Récemment labellisé Site Rivières Sauvages, le Chéran est l’un des deux cours d’eau qui parcourent Rumilly – Albanais. Surnommé la perle des Bauges, en raison de son caractère remarquable et de la beauté des paysages qu’il traverse, ce cours d’eau alpin est propice à de nombreuses activités de loisirs douces, dont une, plutôt insolite. Présentation !
Prenant sa source dans le massif des Bauges, le Chéran est aujourd’hui l’une des rares rivières sauvages françaises. Exempt d’ouvrages hydrauliques et bénéficiaire d’un contrat de rivière de 1997 à 2008 ayant permis de restaurer en grande partie sa naturalité, sous l’autorité du SMIAC (Syndicat Mixte Interdépartemental d’Aménagement du Chéran), ce cours d’eau montagnard possède une valeur patrimoniale exceptionnelle.
Haut lieu de pêche
Long d’une cinquantaine de kilomètres entre sa source et son confluent, le Fier, dans lequel il se jette à la hauteur de Rumilly, le Chéran est un véritable paradis pour les pêcheurs. Ses eaux poissonneuses abritent de superbes truites sauvages, mais aussi des ombres, des loches ou encore des chabots, que l’on peut taquiner aux leurres, au toc, au coup ou encore à la mouche.
Adepte de cette dernière technique de pêche, Daniel Pasqualini est un fan du Chéran. « Je suis un pêcheur contemplatif, et le Chéran, l’une des dernières rivières sauvages françaises, offre une proximité rare et intense avec la nature. Ferrer le poisson est devenu secondaire pour moi. Ce que j’aime, c’est profiter de la beauté de la rivière, observer un martin-pêcheur à l’œuvre, admirer les paysages qui l’entourent ».
Pour découvrir les secrets de la pêche dans ce milieu aquatique incroyablement riche, direction l’École de pêche du Chéran, qui organise des stages de perfectionnement à la pêche pour les enfants, ainsi que des sorties guidées par moniteur-guide de pêche, qui connaît chaque recoin du cours d’eau et ses qualités piscicoles.
Dans la peau d’un chercheur d’or
Il n’y a pas que dans l’Ouest américain que l’on croise des chercheurs d’or ! Depuis les Romains, les hommes pratiquent l’orpaillage dans le Chéran, dont l’or est exploité depuis le Moyen-Age. Cet or est d’ailleurs, avec ses 24 carats, l’un des plus purs au monde !
Véronique Riondy et Anne-Laure Martin, toutes deux accompagnatrices en montagne, organisent régulièrement des sorties de découverte de l’orpaillage dans le Fier, la seconde rivière qui traverse le territoire, et le Chéran. « Cette activité permet de vivre en symbiose avec la nature, de la protéger et de mieux la connaître », expliquent-elles.
L’orpaillage est ici une activité ludique et de loisir.
Il n’y a pas de risque de ruée vers l’or car le métal est présent en petite quantité et il faut beaucoup d’efforts pour obtenir quelques paillettes
A bons entendeurs ! Les coins les plus aurifères du Chéran ? En aval de la grotte de Bange.
Un réseau de randonnées
Le Chéran est un élément incontournable de l’Albanais. S’il permet de rallier tout un réseau d’itinéraires pédestres à travers le territoire, il sert de support à plusieurs randonnées majeures comme le circuit de la Pomme, clin d’œil aux vergers de l’Albanais, le Chaos du Chéran, sentier en lien avec le Géopark des Bauges, ou encore le sentier d’interprétation du Chéran sauvage, pour découvrir ce milieu humide exceptionnel.
Navigation ludique
Au printemps, le Chéran se prête aussi aux sports d’eau vive. Classée en catégorie 2 et 3, voire 4 dans certains passages en fonction du niveau d’eau, la rivière peut se descendre en canoë-kayak et en canoë-raft.
« Le Chéran est une très jolie rivière, sauvage, avec des gorges magnifiques que les embarcations permettent de découvrir plus facilement », témoigne Jérôme Ghidini, fondateur d’Essaonia, structure dédiée aux sports d’eau vive, la seule qui propose la navigation sur le Chéran.
« Si cette rivière était navigable toute l’année, elle serait l’un des plus hauts lieux des sports d’eau vive de France », estime le guide pour qui la section du Chéran inférieur, entre Alby et Rumilly, est idéale pour s’initier en famille à cette navigation ludique. « Elle alterne petits rapides et parties plus calmes dans de belles gorges calcaires d’où l’on peut faire quelques sauts depuis les falaises », décrit Jérôme Ghidini qui réserve aux rameurs plus expérimentés, la section plus en amont de la rivière, plus encaissée et donc plus technique.
Attention : la rivière peut être un milieu très dangereux (en fonction des débits d’eau), la pratique du canoë sur le Chéran doit être encadrée par un professionnel expérimenté.